Marseille rattrape son époque, son essor s’accélère, elle se cherche une identité : ville, port, métropole, marina ou villages agglomérés... ses visages n’en finissent plus de muter.
Les images que nous vous proposons cherchent à retranscrire ce bouillonnement : clichés d’une ville qui pulse, empreintes saisies au coeur du mouvement, tantôt brutes, souvent allégoriques ; trépidations urbaines traduites en photo, reflets de nos refus comme de nos aspirations.
Les porfolios présentés ici, en dix classeurs thématiques commentés, font l’objet d’une sélection attentive, souvent décalée, parfois même provocante. Vous pouvez les visualiser en damier, profitant ainsi du montage du photographe, ou en diaporama, pour apprécier chaque image.
Ici triment les dockers, pêcheurs, navigateurs, tueurs-dépeceurs aux abattoirs tout proches. Les abattoirs ne pouvaient se trouver sur le Vieux-Port ou sur les allées du Prado. Ils devaient être greffés sous cette latitude du nord marseillais.
Enfin, à droite, derrière les cheminées d’usines si petites et si nombreuses, quelles avaient l’air d’un jeu de quilles, on voyait s’étendre Marseille sur le bord de la mer bleue.
Je préférais pourtant le spectacle des fenêtres du nord. La garrigue provençale commençait au pied même du mur de la maison
Quand il avait débarqué, il y a douze ans, il avait pris la ville en pleine gueule. Presque eu la trouille. Maintenant c’était sa ville. Apprivoisée. A moins que ce ne soit lui.(…)
Entre Pomègue et Ratonneau, une barque glissait, minuscule, un pêcheur unique et perdu entre le ciel et les eaux, le soleil et les rives de neige. C’était un décor de dessert, sur une mer de cassis le blanc d’oeuf de deux îles flottantes. (…)
(...) du côté du Petit Nice ou bien du Prophète, quartiers sans risques où n’habitaient que quelques vieilles cocottes et des retraités de la colonie (...)
Cette ville est une leçon. L’indifférence coupable des contemporains ne la désarme pas. Attentive, elle écoute la voix du vaste monde et, forte de son expérience, elle engage, en notre nom, la conversation avec la terre entière.
Un oriflamme claquant au vent sur l’infini de l’horizon, voilà Marseille.
Une vapeur est suspendue aux ombrages verts. On traite là bien des affaires ; on y fait marché pour le crime et pour une paire de souliers. On y crie, et on s’y parle à l’oreille. On vend un peu de tout, la fille, la drogue et le journal. On passe le temps avec délices, et la politique ne chôme pas.
Souvent, quand il court le long de la mer, chaudement couvert pour transpirer et éliminer les toxines, Clément s’arrête quelques secondes et contemple la côte, de la Corniche à la Pointe Rouge.
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