Un grain de beauté
Sormiou, la discrète
lundi 21 septembre 2009, par jlopez
Entre Pomègue et Ratonneau, une barque glissait, minuscule, un pêcheur unique et perdu entre le ciel et les eaux, le soleil et les rives de neige. C’était un décor de dessert, sur une mer de cassis le blanc d’oeuf de deux îles flottantes. Pascal, tout en marchant, pensa qu’il suffisait d’un bateau au loin pour que le silence s’épaississe encore. Lorsque son père l’amenait ici au cours des étés d’autrefois, il avait souvent remarqué le phénomène... On n’entendait que le vrombissement soudain d’une mouche lancée, mais il ne prenait vraiment conscience de la terrible paix du paysage que lorsqu’un bateau glissait au loin sans bruit, il lui semblait alors être devenu sourd soudain, et une inquiétude le gagnait.
Patrick Cauvin, Rue des Bons-Enfants, Albin Michel, 1990.
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